Témoignage
Découvrez le témoignage du Lausanne Short Track
Un club qui a cœur d’entrainer des jeunes athlètes dans leur rêve olympique tout en développant le Short Track en Suisse et en accueillant tous les niveaux.
Thibault Métraux (TM)

Thibault Métraux (TM)

Etudiant et athlète, 19 ans
Etudiant au gymnase de Beaulieu à Lausanne, en dernière année, il pratique le Short Track depuis l’âge de 13 ans. Il a pratiqué plusieurs sports dans le passé dont le hockey et la course à pieds avant de se concentrer uniquement sur le Short Track. En 2019, il participe aux Championnats du monde Juniors, et a également la chance de se mesurer aux adultes aux Championnats d’Europe de la même année. En janvier 2020, il participe aux Jeux Olympiques de la Jeunesse Lausanne 2020 (JOJ 2020).
Evita Krievane (EK)

Evita Krievane (EK)

Coach, 33 ans
Lettone, Evita a pratiqué le Short Track 15 ans en tant qu’athlète et depuis 10 ans comme coach. Elle étudie en parallèle le management et l’enseignement du sport en Lettonie. En 2006, elle participe aux Jeux Olympiques de Turin en tant qu’athlète. Elle devient coach à 22 ans et entraine de 2015 à 2018 l’équipe nationale de Lettonie. Après les Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018, elle rejoint le CPLM (Club des Patineurs de Lausanne Malley) pour les aider dans la préparation de leur nouvelle discipline, le Short Track, en vue des Jeux Olympiques de la Jeunesse Lausanne 2020.

Vaudoise aréna (VA) : Pouvez-vous nous parler plus en détails de votre sport et ses spécificités ? Notamment expliquer les différences entre le Short Track et le Long Track ?

EK : La plus grande différence entre ces deux sports est la taille de la piste. Le Short Track est pratiqué sur une patinoire de hockey (60m X 30m selon les normes olympiques) alors que le Long Track est pratiqué sur une piste de 400m. La deuxième grande différence concerne les patins, nous utilisons des patins différents adaptés à la discipline. Ce sont deux sports différents.

De plus, en Suisse, il n’existe pas de piste de Long Track de taille olympique (il y en a des plus petites, de 250 mètres, à Zurich) et donc l’équipe nationale doit s’entrainer en Allemagne. C’est pourquoi le Short Track est intéressant en Suisse, car il se pratique dans une patinoire de hockey et vous ne manquez pas de patinoires dans votre pays.

VA : Est-ce que vous pouvez nous parler plus de votre sport ? Comment le décririez-vous ?

TM : Agilité, vitesse, tactique !

EK : Et efficacité aussi ! Dans ce sport il est important de ne pas dépenser de l’énergie lorsqu’il n’y en a pas besoin. Tout comme la Formule 1, la gestion de la vitesse et la tactique sont capitales pour le Short Track.

Un sport qui allie agilité, vitesse, tactique et adrénaline.

– Thibault Métraux, athlète

VA : Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce sport ?

TM : Je pense qu’au début c’était l’idée de garder un lien avec la glace. Je faisais du hockey avant et je voulais changer de sport mais tout en restant sur la glace. J’ai découvert ce sport à la télévision et j’ai trouvé impressionnant, notamment la vitesse.

EK : C’est également beaucoup d’adrénaline. C’est une autre différence avec le Long Track. Au Short Track, les patineurs patinent tous ensemble en même temps alors que pour le Long Track ils patinent seuls. Ici, tout va très vite (un tour dure environ 9 secondes) et il faut se battre pour pouvoir dépasser mais sans pousser un adversaire. C’est beaucoup d’adrénaline et c’est quelque chose qui attire beaucoup les gens dans notre sport.

VA : Pouvez-vous également présenter votre club, le Lausanne Short Track ?

TM : Le Lausanne Short Track est une branche du CPLM. A la base, le CPLM a toujours développé deux disciplines, soit le patinage artistique et le patinage synchronisé. Accueillant les JOJ 2020 à Malley (Malley était le site hôte des JOJ pour les disciplines hockey, patinage artistique et short track), un projet de création d’un club de Short Track a émergé et s’est naturellement tourné vers le CPLM pour y être rattaché en tant que section à part entière. Aujourd’hui, nous sommes entre 15 et 20 membres.

EK : Nos membres ont entre 8 et 46 ans. Nous sommes encore dans une phase de développement du club et accueillons dans nos rangs des personnes de tout horizon. Avec ou sans expérience de patin, jeunes et moins jeunes.

Compétition de Short Track à Malley 2.0 lors des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2020 à Lausanne

Thibault Métraux lors de sa course aux Jeux Olympiques de la Jeunesse 2020 à Lausanne 

VA : Et comment se passent les entrainements, car on peut imaginer que tout le monde n’a pas le même niveau ?

TM : On s’entraine tous ensemble !

EK : Oui, l’entrainement est divisé en deux parties. Durant la première partie de l’entrainement nous entrainons la technique. Les amateurs et les plus jeunes peuvent rejoindre le programme et apprendre les techniques de base avec les élites.

Dans la deuxième partie, le groupe des plus avancés travaille les tours de piste alors que les jeunes et les amateurs font des exercices au milieu de la glace. Quand le groupe avancé se repose, c’est au tour des amateurs d’aller sur la piste. C’est une très bonne opportunité pour eux de voir le sport de près. Ils peuvent voir les meilleurs patineurs tout en apprenant.

On s’entraine tous ensemble, les olympiens avec les jeunes et les amateurs. Une belle opportunité pour eux d’apprendre et voir le sport de près.

– Thibault Métraux , athlète et olympien 

VA : L’entrainement du groupe avancé doit tout de même être plus intense, avec un objectif de qualification pour les prochains Jeux Olympiques d’hiver ?

EK : Oui l’entrainement dure environ 3h, dont 1h45 sur la glace, 4 fois par semaine pour le groupe avancé. Les jeunes et les amateurs eux ont la liberté de venir quand ils veulent, 2 à 3 fois par semaine selon leur planning. Certains également viennent seulement pour la partie entrainement sur glace.

Il y a beaucoup de membres pour qui ce sport est un hobby. Pour certains, le Short Track est complémentaire à leur sport, par exemple le ski ou le hockey. Nous avons également des membres master.  Par exemple Patrick Schweizer a été champion du monde aux Winter Masters Games (une compétition élite réservée aux athlètes de plus de 30 ans). Ce sport est son hobby mais il participe à des compétitions masters tout en travaillant à plein temps.

Entrainement Short Track à la Vaudoise aréna

VA : Jusqu’à quel âge pensez-vous qu’une personne puisse commencer ce sport dans le but de devenir élite ?

EK : Si vous avez une expérience en hockey ou en patinage artistique, vous pouvez commencer assez tard, comme Thibault par exemple. Je connais une athlète qui a commencé par le patinage artistique et est devenue championne du monde de Short Track alors qu’elle a commencé ce sport à l’âge de 13 ans seulement. Mais si vous commencez sans aucune base de patinage, le moment idéal pour commencer le Short Track est entre 8 et 10 ans.

On peut devenir élite tard avec ce sport, surtout si vous avez déjà une expérience en hockey ou patinage artistique

– Evita Krievane, coach 

VA : Vous êtes tous aux études, tout en pratiquant un sport au niveau élite avec le souhait de participer aux prochains Jeux Olympiques d’hiver. Pouvez-vous nous dire combien de temps vous consacrez au sport et combien aux études ?

EK : Quand j’étais athlète professionnelle en Lettonie, après avoir fini mon école obligatoire, il était difficile de conjuguer les deux, notamment parce que je voyageais beaucoup dans d’autres pays pour la pratique du sport. J’ai tout de même étudié à l’université pour obtenir mon diplôme d’entraîneur, même si ça m’a pris plus de temps que prévu car le sport prenait 95% de mon temps.

TM : Pour l’instant, j’arrive à gérer les deux. Mon souhait est en effet de devenir athlète professionnel et je vise les prochains Jeux Olympiques. A côté, après l’obtention de ma maturité cette année, je planifie de faire mon service militaire, et ensuite d’aller à l’université en sport pour devenir professeur de sport. Il y a des programmes spéciaux à l’université de Lausanne pour les athlètes élites qui permettent d’allier étude et sport.

VA : Parlez-nous plus en détails de vos prochains objectifs sportifs

EK : Le gros projet à venir pour la saison prochaine est la perspective des Jeux Olympiques 2022 à Pékin et les qualifications en novembre 2021. Il va donc falloir travailler dur, s’entrainer 7 à 8 heures par jour.

VA : Thibault, est-ce que les JOJ sont ta meilleure expérience jusqu’à maintenant ?

TM : Oui, c’était une expérience incroyable ! Alexia (une autre membre du club Lausanne Short Track) et moi, à nous deux, nous représentions la délégation suisse pour cette discipline. L’ambiance était fantastique ! Je me souviens quand j’ai mis les pieds pour la première fois sur la patinoire, pour ma première course, tout le monde a applaudi et a fait un bruit assourdissant ! Quand je suis arrivé sur la ligne de départ, j’avais les jambes qui tremblaient ! Ce sont des souvenirs qui vont me rester à jamais. L’expérience du village olympique au Vortex était incroyable aussi! J’ai des souvenirs de soirées où on jouait au Uno avec 5-6 nationalités différentes autour de la table. C’était aussi une super expérience au niveau du partage.

Thibault Métraux lors de sa course Short Track durant les Jeux Olympiques de la Jeunesse 2020 à Malley 2.0

Thibault Métraux lors de sa course aux Jeux Olympiques de la Jeunesse 2020 à Lausanne 

EK : Et tes résultats étaient bons aussi ! Tu étais tout proche de te qualifier !

TM : Oui j’étais plutôt content, même si j’espérais mieux. Je me suis malheureusement planté sur une erreur tactique sur les 1000m et j’ai échoué aux qualifications. Maintenant c’est sûr,  je ne ferai pas une deuxième fois cette erreur ! Mais c’était aussi la première fois que je patinais dans une si grande patinoire, avec autant de monde, autant de bruit, surtout en étant le seul Suisse de la discipline, donc forcément ça impressionne !

VA : Où est-ce que vous vous entrainiez avant de venir à la Vaudoise aréna ?

EK : Le club s’entrainait au début à Leysin, quelques fois à la Pontaise, puis depuis 2019 à Malley 2.0.

VA : Est-ce que vous pourriez nous parler de la Vaudoise aréna ? Qu’est ce qui a changé pour vous de venir vous entrainer ici ?

TM : C’est vraiment un super complexe. Les conditions d’entrainement ici sont top, nos vestiaires sont à côté de la patinoire et on a beaucoup de place pour stocker tout notre matériel, comme les matelas de protection (qui prennent beaucoup de place). Pour nous, c’est indispensable pour nos entrainements qu’on puisse les stocker juste à côté de la patinoire. La glace est aussi de très bonne qualité, les hommes de glace font un travail exceptionnel.

EK : Le fait d’avoir nos propres vestiaires est très important pour nous. Cela nous donne la possibilité de stocker des patins et les avoir à disposition pour de nouveaux patineurs. Ce qu’on apprécie beaucoup aussi, c’est le temps que vous nous donnez pour mettre en place les matelas et les enlever entre les différents entrainements des clubs résidents de la Vaudoise aréna. C’est habituellement un problème dans les autres patinoires, mais ici il y a cette flexibilité. Nos heures d’entrainement sont aussi parfaites. Nous avons des périodes de 18h00 à 20h00 la semaine ainsi que le samedi matin. On travaille dans de très bonnes conditions. On se réjouit aussi de pouvoir profiter des autres infrastructures à disposition comme la piscine (ouverture en 2022). Quand j’étais athlète, je faisais de la natation en parallèle de mes entrainements pour améliorer ma condition physique et faire travailler d’autres muscles. Donc Thibault, quand la piscine sera ouverte, tu deviendras un nageur aussi ! (rires).

Thibault Métraux lors d'un entrainement de Short Track à la Vaudoise aréna

Entrainement Short Track à la Vaudoise aréna avec les matelas de protection

Un autre point que je souhaiterais pouvoir développer à la Vaudoise aréna c’est organiser des entrainements avec des joueurs de hockey. Je le faisais en Lettonie avec des enfants mais aussi avec l’équipe nationale de moins de 18 ans. Ça permet aux joueurs de hockey d’apprendre des techniques de patinage différentes qu’ils peuvent ensuite utiliser, comme la maitrise de la vitesse, ou la poussée qui peut leur permettre de gagner des mètres d’avance sur un adversaire.

VA : Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?

EK : Un soutien nécessaire pour notre sport et que le covid s’en aille ! On souhaite vraiment pouvoir développer ce sport en Suisse et que le nombre de clubs et membres doublent dans les années à venir.

VA : Nous pouvons donc vous souhaiter (et nous souhaiter) que vous deveniez un centre d’excellence pour le Short Track ici à la Vaudoise aréna ! 🙂 Et pour vous Thibault ?

TM : De me qualifier pour les JO de 2022, au plus tôt, et sinon les JO de 2026.

EK : Ce serait la première fois qu’un athlète Suisse de Short Track participe aux JO, comme c’était le cas pour les JOJ 2020.

VA : Nous suivrons cela avec attention !

Vidéo de promotion du short track à la Vaudoise aréna
Logo du club de short track, résident à la Vaudoise aréna
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