Découvrez le témoignage du hockey clubs féminins lausannois
Vaudoise aréna (VA) : Pouvez-vous nous présenter votre club, le HCFL ?
JD : Notre club féminin de hockey comprend 65 membres, répartis en 3 équipes. Deux équipes actives : le LHC féminin qui évolue en ligue C et le HC Prilly féminin qui évolue en ligue D. On a également une équipe loisir destinée aux débutantes et joueuses qui ne veulent pas faire de compétition.
Au début, le HC Prilly Féminin et le LHC Féminin étaient deux entités différentes. L’ancienne présidente du LHC Féminin, Patricia Chabanel, a décidé en 2014 de rattacher Prilly au LHC et c’est là qu’est apparue l’entité Hockey Clubs Féminins Lausannois (HCFL).
CW : L’idée était de rassembler toutes les forces des équipes féminines de la région lausannoise en un club afin de pouvoir proposer différents niveaux convenant à tous types de joueuses : débutantes, confirmées, expérimentées, etc…
VA : Existe-t-il un mouvement junior pour le hockey féminin ? Comment évoluent les équipes féminines juniors de hockey ?
JD : Pour les filles de moins de 13 ans, elles intègrent le mouvement Juniors masculin, et à partir de 13 ans elles peuvent évoluer dans une de nos équipes de championnat. En suisse romande, malheureusement, il n’y a pas assez de filles pour créer un mouvement Juniors, il existe seulement une équipe, la « Girls Team », en Valais. Sinon, des mouvements Juniors féminins sont présents en Suisse alémanique et au Tessin.
VA : Comment ça se passe si une fille veut rejoindre votre club ?
CW : Nous sommes constamment à la recherche de joueuses, et c’est avec plaisir que l’on accueille de nouvelles personnes. Vous pouvez nous écrire un mail à contact@hcfl.ch ou nous appeler au 0041 79 395 82 45, et ensuite des essais sont proposés dans les différentes équipes, selon le niveau et les souhaits des nouveaux membres.
JD : Pour les débutantes, on propose d’abord des cours pour apprendre les bases, avant de pouvoir intégrer une équipe en championnat. Pour les joueuses plus confirmées, on va faire un entrainement d’essai. Cela permet à la joueuse de prendre connaissance du fonctionnement du club et de discuter de ses souhaits. Par la suite, elle intégrera l’équipe qui convient à son niveau.
Nous sommes constamment à la recherche de joueuses, et c’est avec plaisir que l’on accueille de nouvelles personnes
– Camille Wolf, joueuse au LHC féminin
VA : Au niveau des entrainements, quelles sont les différences entre l’équipe loisir et les équipes de championnats ?
JD : L’équipe loisir s’entraine une semaine sur deux et ont quelques tournois par année. Pour le HC Prilly Féminin, c’est un entrainement par semaine et une semaine sur deux, deux entrainements ; même chose pour le LHC Féminin, avec un ou deux matchs par semaine.
CW : On a également la possibilité de s’entrainer avec l’équipe loisir si on veut travailler des choses plus spécifiques en accord avec la coach.
VA : Existe-t-il de grandes différences entre le hockey féminin et masculin ?
JD : Chez les filles nous n’avons pas le droit aux charges ce qui fait que les contacts sont moins violents. Le jeu est moins rapide aussi chez les filles, mais on peut y trouver de beaux gestes techniques.
VA : Quelle est l’ambiance entre les trois équipes féminines ? Est-ce que vous vous connaissez toutes bien ?
CW : Oui, on organise normalement des activités pour réunir les trois équipes et permettre aux joueuses de se connaitre. Mais avec la situation sanitaire actuelle, nous n’avons rien pu organiser cette année, à part notre souper de soutien en petit comité, à moins de 100 personnes. En temps normal, nous (le LHC féminin) allons aussi voir les matchs du HC Prilly et elles viennent également nous voir, cela crée une cohésion et c’est toujours sympa d’avoir les amies qui viennent nous encourager.

Le LHC Féminin dans les gradins pour encourager le HC Prilly Féminin
VA : Est-ce que vous pouvez nous raconter d’où vous est venue cette passion pour le hockey ?
JD : Pour moi cette passion pour le hockey m’a été transmise par mon frère. Il suivait le HC Martigny et il m’a toujours amenée aux matchs avec lui depuis que je suis petite. A côté, on faisait du hockey public 3 fois par semaine. C’est là qu’est venue cette passion, grâce à mon frère et elle est toujours là.
L’esprit d’équipe, l’effort collectif, les sacrifices, l’adrénaline, ce sont des émotions très fortes que j’ai vécu uniquement dans ce sport.
– Camille Wolf, Joueuse Au LHC Féminin
CW : De mon côté c’est différent. J’ai pratiqué un autre sport, un sport individuel, le judo, pendant longtemps. Quand j’ai commencé le hockey, l’esprit d’équipe est vraiment quelque chose qui m’a beaucoup plu dès le début. Il est très présent dans ce sport que ce soit dans les vestiaires, pendant les matchs ou aux entrainements. Mes coéquipières sont rapidement devenues des amies, également en dehors du hockey.
Pour donner un exemple, lors de notre dernier match de championnat à la Vaudoise aréna, notre gardienne s’est ouvert la cuisse suite à un choc avec une joueuse après 15 minutes de match seulement, alors que l’on menait. On n’avait pas de gardienne remplaçante et c’est une joueuse qui a dû la remplacer. Sur le moment, je me suis dit que le match allait être compliqué, mais tout le monde s’est serré les coudes et nous avons finalement gagné !
Ce genre d’efforts collectifs, les sacrifices que l’on est prêtes à faire pour son équipe, l’adrénaline de la compétition, ce sont des émotions extraordinaires que j’ai vécues uniquement en sport d’équipe.

Match du LHCF contre Sierre à la Vaudoise aréna
VA : Quelles ont été vos plus belles performances en équipe ?
JD : Mon plus beau souvenir collectif était l’ascension de Lausanne en ligue nationale B la saison 2015-2016. C’était ma plus belle saison de hockey que ce soit pour l’ambiance d’équipe ou pour le jeu en lui-même. C’était une saison de folie! On avait perdu un seul match et c’était aux tirs au but.
CW : En plus de l’ascension en ligue B, un de mes souvenirs de hockey les plus marquants est le match dont je viens de vous parler. Il y a eu d’autres matchs ou j’ai ressenti aussi beaucoup d’émotions mais celui-ci était incroyable.
JD : Une équipe de hockey ça reste une famille, donc si on devait citer toutes les performances collectives qui nous ont marquées, je pense qu’on serait là encore longtemps !


Saison 2015-2016: promotion du LHC Féminin en ligue B
VA : En temps normal, est-ce que vous consacrez beaucoup de temps au hockey ? Faites-vous d’autres activités en dehors du hockey ?
CW : Maintenant que l’on est en ligue C, le hockey prend un peu moins de temps car il y a moins d’entrainements. Je dirais entre 6 et 10h par semaine en fonction de si on a un ou deux matchs le week-end. Personnellement j’ai besoin de faire beaucoup de sport, donc je fais facilement entre 4 et 5 heures de sport en plus à côté du hockey.
Contrairement au judo en élite, le hockey me permet d’avoir d’autres activités. Depuis l’obtention de mon doctorat en sciences de l’environnement il y a 1 an et demi, je travaille sur un projet de start-up dans l’alimentation . Je vais partir en Californie d’ici la fin du mois pour un projet de recherche en lien avec cette start-up, pour 1 an et demi.
JD : Pour ma part, j’ai énormément de chance, car la présidence ne me prend pas beaucoup de temps. J’ai un comité qui m’aide beaucoup et fait un travail exceptionnel, notamment la vice-présidente, Silène Guy.
En tant qu’entraineur, cette partie me prend beaucoup plus de temps. C’est quelque chose que j’adore faire donc j’y consacre beaucoup de temps et j’y mets tout mon cœur. Ça peut aller jusqu’à 2h à 3h par jour en pleine saison, avec notamment l’analyse vidéo qui me prend le plus de temps.
Par semaine, je consacre entre 20 à 25 heures au hockey, à côté de mon boulot. Les week-ends en pleine saison, je fais quasiment que ça, je n’ai pas vraiment le temps pour d’autres loisirs.

Jessica Darbellay, entraineur du HC Prilly Féminin
VA : Vous parlez de l’analyse vidéo. Est-ce que le LHC vous aide dans ce domaine ? De quelle manière pouvez-vous profiter de leur expertise ?
JD : La collaboration avec le LHC masculin est toute nouvelle. On s’est rapprochés pour la deuxième saison consécutive du LHC masculin.
CW : Au début de la collaboration, nous avions parlé de beaucoup de choses à mettre en place, et depuis on avance pas à pas. Pour l’instant, la principale aide du LHC masculin que nous recevons est la visibilité sur leurs réseaux sociaux, cela permet d’attirer de nouvelles joueuses. On a aussi la possibilité de faire des actions marketing pendant leurs matchs, comme l’action des gobelets, la saison passée. Les spectateurs pouvaient nous donner leurs gobelets afin de récolter l’argent des consignes pour notre club. Au niveau logistique, on a aussi la possibilité d’utiliser leur fitness et on a également reçu des habits de hockey du LHC.
JD : On a également une collaboration avec le HC Prilly masculin. Ils ont un local matériel et ils nous ont donné un espace à nous. Ils nous aident aussi dans tout ce qui est maillots, pulls, etc… On a une très bonne collaboration avec les deux équipes masculines.
Dans le futur, on a également discuté d’avoir la possibilité, lors de nos entrainements, de pouvoir profiter de l’expérience des joueurs du LHC, par exemple en nous donnant des conseils.
VA : Accueillir des événements tels que les Jeux Olympiques de la Jeunesse à la Vaudoise aréna, où les Suissesses ont fait de bonnes performances, peut vous donner une visibilité également et attirer plus de femmes à faire ce sport ?
CW : Accueillir des grandes manifestations chez nous permet au public de redécouvrir le hockey féminin, mais il est difficile de tirer des conclusions pour notre club suite au JOJ, notamment à cause du Covid qui est arrivé directement après. Cependant, on a pu voir que l’engouement était là. Quand je suis venue voir des matchs, c’était chouette de voir les spectateurs se rendre compte que les femmes jouent aussi au hockey, et plutôt bien !

Equipe suisse féminine de hockey aux Jeux Olympique de la Jeunesse Lausanne 2020, Vaudoise aréna
VA : Quant au niveau de l’infrastructure, qu’est-ce qui a changé pour vous de passer d’une patinoire comme Malley 1.0, puis Malley 2.0 à la Vaudoise aréna ?
JD : On a toutes les deux pratiqué le hockey sur les trois patinoires. C’est une chance incroyable que nous avons de pouvoir évoluer dans une infrastructure aussi prestigieuse ! La patinoire principale de la Vaudoise aréna est non seulement moderne mais elle ressemble à une patinoire NHL, notamment avec les gradins proches de la patinoire. La première fois que j’ai mis les pieds dans cette patinoire c’était pour le match du LHC contre les Philadelphia Flyers, j’ai failli tomber dans les pommes ! (rires)
La Vaudoise aréna peut nous permettre d’attirer de nouveaux membres. Pour donner un exemple, la saison dernière, juste avant le Covid, il y a des équipes adverses qui nous ont dit être déçues de ne pas avoir pu jouer chez nous, on les a alors invitées en match amical.
CW : Oui, c’est sûr. Jouer sur la patinoire principale de la Vaudoise aréna, c’est impressionnant. Surtout que dans les championnats de hockey féminins, nous ne sommes pas habituées à avoir d’aussi belles patinoires, même en ligue B.

JD : Au niveau logistique, ça change beaucoup également, il y a plus de places, notamment au niveau du stockage. Nous avons aussi un planning de glace plus accessible et les heures de glace dont nous avons besoin.
CW : C’est une belle évolution de ces dernières années pour notre sport. Et il y a encore d’autres avantages qui vont se mettre en place dans le futur pour nous permettre de faire évoluer le hockey féminin. Par exemple, nous sommes en discussion avec le LHC pour pouvoir utiliser la salle d’analyse vidéo ou encore avoir accès à la salle de sport.
C’est une chance incroyable en tant qu’équipe féminine de pouvoir évoluer dans une infrastructure aussi prestigieuse, on a l’impression de jouer dans une patinoire de la NHL !
– Jessica Darbellay, Présidente HCFL
VA : Sportivement parlant, que peut-on vous souhaiter pour le futur à court et à long terme ?
JD : Avoir plus de membres ! On aimerait augmenter le niveau des deux équipes et créer une troisième afin d’évoluer en ligue A, B et C. Nous souhaitons également pouvoir continuer cette collaboration avec les deux équipes masculines HC Prilly et LHC, qui n’a été que bénéfique jusqu’à aujourd’hui.
CW : A court terme, il faut nous souhaiter que la situation sanitaire s’améliore et qu’on puisse rechausser les patins. Pour cette saison, on avait une très bonne équipe. On a hâte de pouvoir jouer à nouveau. Sur le long terme, ce serait fantastique pour le club de voir les deux équipes remonter d’une ligue et que l’on puisse retourner se battre en suisse allemande.
VA : C’est tout ce qu’on vous souhaite !

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